Domenech est nul en foot, c'est ce que tout le monde dit, c'est ce que tout le monde sait. A titre personnel, je n'oserais m'exprimer sur les compétences sportivo-tactiques du sélectionneur de l'équipe de France : ce n'est pas mon domaine, je n'y connais strictement rien.
Il y a certains aspects de la personnalité de Raymond Domenech qui me sont sympathiques : il est méprisé tout à la fois par Bixente Lizarazu, Eugène Saccomano et Pierre Menès - trois commentateurs prétentieux dont les prédictions se révèlent toujours fausses, trois beaufs qui s'ignorent et qui sont les maîtres à penser d'une France à laquelle je ne veux pas m'associer. Il gueule, il râle, il tonne contre les journaleux, bref, il vit, il vit même plutôt bien si l'on en croit ce qui est dit à propos des émoluments qu'on lui reverse au fur et à mesure des défaites de l'équipe de France.
Surtout, si Domenech m'est sympathique, c'est qu'il est complètement "dada" : souvenez-vous de sa demande en mariage improvisée au soir d'une défaite de l'équipe de France contre l'équipe italienne... Un grand moment d'absurdité qui, tandis que les sociétés occidentales souffrent d'une crise du sens, a quelque chose de réjouissant. Le football, ce spectacle de masse sans intérêt, qui brasse au quotidien des euros par millions, ce nouvel opium d'un peuple qui se shoote à la sueur des maillots qui dégoulinent, jouit depuis 1998 d'une sacralisation qui n'est plus supportable. Il suffit d'examiner les grilles de programmation des principales radio françaises passé 8h du soir : "On refait le match", " Le Club Liza", "Bienvenue au Club", "L'Atfer Foot de RMC", "Le Multiplex de RTL", etc. : c'est bien simple, le football s'est emparé du monopole des ondes nocturnes, jusqu'à minuit, heure à laquelle une animatrice cruchonne récupère l'antenne pour une séance prolongée de psychothérapie radiodiffusée...
Bref, le Dieu foot est partout - et Zidane fut son prophète.
Mais voici qu'entre en scène le fier Raymond Domenech, dont la chevelure poivre et sel ne va pas sans rappeler certaines représentations bien connues de Don Quichotte, Raymond Domenech fils naturel de Samuel Beckett et d'Eugène Ionesco, révélant, derrière le masque de la conformité, les contradictions d'un système de sport-business dissimulées jusque là par de trop nombreuses années de médiatisation massive.
Au lendemain d'un match qualificatif contre l'Irlande qui a fait couler beaucoup d'encre (et par la même occasion, a contribué de façon scandaleuse à la destruction de la forêt amazonienne, dont on tire le papier qui sert de support à "L'Equipe"), un journaliste demandait à Raymond Domenech quel était l'état d'esprit dans lequel celui-ci partait pour l'Afrique du Sud. Réponse de l'intéressé : "D'abord, j'y pars pas en état d'esprit, j'y pars en avion". Domenech a des côtés géniaux...
Côtés géniaux qu'il est nécessaire, toutefois, de tempérer, dès lors qu'on a lu ça : http://actu.football.fr/post/2010/03/03/Robert-Pires-allume-une-nouvelle-fois-Raymond-Domenech-!
Je n'y connais rien en football, mais en astro, je ne suis pas trop mauvais, alors corrigeons ces déclarations stupéfiantes.
Au préalable, admettons-le, les scorpions ne sont pas des êtres particulièrement faciles à vivre en société, et n'ont pas de prédisposition particulière pour les sports collectifs. Menfin... de là à dire qu'il s'agit de "personnes mauvaises", "incapables de cohabitation"... Quel vieux poncif ! Quel cliché ! C'est à croire que Raymond Domenech a appris l'astrologie dans les rubriques TV Magazine d'Elizabeth Teissier - inquiétant lorsqu'on sait qu'il tient compte des thèmes astraux des joueurs pour constituer son équipe.
Les scorpions ne sont pas nécessairement des personnes mauvaises, comme le croit naïvement cet ignare de Domenech. Une chose est commune aux natifs du Scorpion : fins psychologues, ceux-ci transpercent les apparences. Voici comment j'imagine que les choses se sont produites. Pirès (un scorpion cela va sans dire) a dû rapidement comprendre que sous ses apparences de rebelle courageux se cachait en Raymond Domenech un imposteur total. Il a dû le faire savoir autour de lui, c'est à dire au sein de l'équipe de France de football. Domenech, vexé, a dû en conclure que les scorpions n'étaient pas gentils. Ne pas faire preuve d'une tendresse qu'il ne mérite pas à l'endroit de Raymond Domenech ne me semble pas exactement la preuve d'une méchanceté profonde, mais prenons le temps de développer une analyse caractérologique sérieuse du type scorpion...
Les scorpions sont des gens talentueux, actifs, charismatiques, pour ne pas dire ensorcelants, sujets à des périodes de crise dont ils savent se relever de façon surprenante. Les scorpions n'ont certes pas l'esprit collectif : c'est qu'ils sont dotés d'un tempérament combatif qui les font détester les comportements de moutons. Ils travaillent patiemment, résolument, à la réussite des projets qui leur tiennent à coeur. Ils se mobilisent pour des causes qui, parfois, pour eux seuls font sens, mais savent entraîner autour d'eux les gens qui leur sont proches. Ils sont capables d'exploits personnels qui forcent l'admiration des gens qu'ils séduisent... Bref, au regard du portrait que je viens de donner, je crains que le constat suivant ne s'impose : il manque CRUELLEMENT de scorpions au sein de l'équipe de France.
Je ne veux pas juger des qualités sportivo-tactiques de Raymond Domenech. Mais s'il s'y entend aussi bien en football qu'il prétend s'y connaître en astrologie, disons le tout de go : Domenech est un GROS nul.
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