La volonté de M. Arnault d'acquérir la double nationalité franco-belge a provoqué à juste titre un émoi chez les Français. En effet l’exil fiscal de l’homme le plus riche du pays donne toute sa mesure à l’injustice de la politique annoncée par M. Hollande.
Alors que la France s’enfonce dans la récession, M. Hollande ne trouve rien de mieux à faire que d’augmenter les impôts sur les classes moyennes de 10 milliards d’euros ! Pendant que chaque foyer français sera amené à contribuer davantage à l’effort national au-delà du soutenable, la fameuse taxe de 75% annoncée pendant la campagne révèle sa vacuité. Comme l’affirme Thomas Piketty, économiste pourtant proche du PS, une telle taxe se base sur une assiette totalement « trouée » : c’est à dire, en quelques mots simples, que les plus riches sauront l’éviter et ne paieront jamais !
M. Arnault, première fortune de France et d'Europe, se moque bien des difficultés de notre pays et des peuples européens. Après tout, la plupart de ses clients sont à l’abri du besoin… Il n'a d’autre souci que de placer ses 40 milliards d'euros loin du fisc Français. Ses "éclaircissements" sur sa volonté de payer tous ses impôts en France et d'acquérir la nationalité belge pour faciliter des projets d'investissements sont juste grotesques et mensongers. Pourquoi dans ce ca ne pas demander la nationalité de marchés bien plus prometteurs, comme la Chine ou le Brésil ?
Cet exil est d'autant plus choquant qu’il concerne le dirigeant d'un empire du luxe français. En effet M. Arnault a fait toute sa fortune sur la promotion et de savoir-faire des artisans et créateurs qu'il a su regrouper. Sans préjuger de ses talents de gestionnaire c’est bien la marque "France" et non les produits issus de la créativité de M. Arnault qui se vendent au Japon ou dans le Golfe! C’est un petit bout de France qu’une riche chinoise affiche à son bras, pas une relique de M. Arnault.
C’est donc une trahison ingrate, une nouvelle forfaiture d’une élite mondialisée qui pense ne rien devoir à personne tant le pouvoir politique est devenu faible. Ce sont les Français qui paieront la démagogie fiscale de M. Hollande pendant la campagne présidentielle, qui a fait sciemment une promesse qu’il saurait ne jamais tenir.
Le dumping fiscal n’est pourtant pas une fatalité mais bien un abandon de nos dirigeants. Il est possible de réaliser une révolution fiscale juste à condition que la France exige une coopération avec ses partenaires européens intraitables sur les exilés fiscaux et rétablisse le cas échéant ses frontières faute de réels progrès.